Le marché des animaux d'élevage en France
La diversité d’animaux d’élevage illustre la richesse agricole française
La France abrite une grande variété d’animaux d’élevage, avec des cheptels importants qui se répartissent entre les différentes filières. Ces élevages répondent à des besoins alimentaires mais aussi culturels, tout en constituant une richesse économique importante. En 2020, la France comptait 145 000 exploitations dédiées à l’élevage, représentant 37 % de l’ensemble des exploitations agricoles du pays.
- Bovins : Avec 16,8 millions de têtes en 2023, la France compte le plus grand cheptel bovin d’Europe. Ce secteur se divise entre la production de lait et celle de viande, avec des races emblématiques comme la Charolaise ou la Montbéliarde.
- Porcs : 11,7 millions de porcs sont élevés chaque année, en grande partie destinés à la production de charcuterie, un symbole de la gastronomie française.
- Ovins et caprins : Avec 6,6 millions de moutons et 1,3 million de chèvres, la France valorise les productions fromagères, en particulier via des labels de qualité.
- Volailles : Les volailles (136 millions de têtes en 2023) jouent un rôle croissant dans la consommation française, en particulier le poulet, qui est perçu comme une viande accessible et moins impactante pour l’environnement.
Évolutions des mœurs : une consommation de viande en mutation
Depuis plusieurs décennies, la consommation de produits animaux connaît une évolution marquée par des changements sociaux, économiques et environnementaux.
Baisse globale de la consommation de viande
La consommation totale de viande en France diminue progressivement. En 2023, elle a baissé de 1,7 % par rapport à 2022, notamment en raison de la hausse des prix alimentaires. Par filière, les tendances sont claires :
- La consommation de viande bovine et porcine recule (-3,7 % chacune en 2023).
- La consommation de viande de volaille, en revanche, augmente (+3,7 %), confirmant l’engouement pour une viande considérée comme plus économique et plus saine.
Sur le long terme, la part de la viande de poulet dans l’alimentation des Français a doublé en 20 ans, tandis que celle de bœuf a chuté de près de 20 %. Ces changements traduisent des préoccupations liées à la santé, au budget familial, mais aussi à l’impact environnemental des différentes productions animales.
L’essor du végétarisme et du flexitarisme
Les Français se tournent de plus en plus vers des régimes alimentaires réduisant ou excluant les produits d’origine animale. Selon un sondage récent, près d’un Français sur trois se considère aujourd’hui « flexitarien », c’est-à-dire consommant moins de viande qu’auparavant. Parallèlement, le végétarisme, bien qu’encore minoritaire (environ 5 % de la population), progresse, notamment chez les jeunes générations.
La cause animale : un facteur de transformation majeure
Les préoccupations liées au bien-être animal et à l’éthique de l’élevage gagnent en importance dans les débats publics. Plusieurs éléments participent à cette transformation :
- Conscience accrue du bien-être animal : Les campagnes menées par des associations comme L214 ont mis en lumière les conditions parfois difficiles des animaux dans les élevages intensifs. Ces initiatives poussent à une remise en question des pratiques et à une demande croissante pour des produits issus d’élevages respectueux.
- Labels de qualité et traçabilité : Face à ces préoccupations, de nombreux éleveurs se tournent vers des labels garantissant le bien-être animal (Label Rouge, Agriculture Biologique) ou une meilleure traçabilité des produits.
- Impact législatif : En 2021, la France a voté une loi visant à interdire progressivement certaines pratiques controversées, comme l’élimination des poussins mâles dans les élevages de poules pondeuses ou l’utilisation des cages pour les poules.
Défis environnementaux et perspectives
Au-delà des enjeux éthiques, l’élevage est souvent pointé du doigt pour son impact environnemental. Les élevages bovins, en particulier, sont responsables d’émissions importantes de gaz à effet de serre (méthane) et d’une consommation élevée de ressources (eau, terres agricoles). Ces critiques participent à la montée en puissance des alternatives végétales et des substituts à la viande.
Face à ces défis, les éleveurs français s’efforcent d’innover :
- Adoption de pratiques agroécologiques pour limiter l’impact écologique des élevages.
- Développement de races locales et rustiques, mieux adaptées aux besoins actuels.
- Valorisation des produits via des circuits courts et une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
Vers un nouvel équilibre
La présence des animaux d’élevage en France reste fondamentale, tant sur le plan économique que culturel. Cependant, la société française évolue vers des pratiques alimentaires et des préoccupations éthiques qui redéfinissent les contours de l’élevage. L’avenir de ce secteur résidera dans sa capacité à conjuguer production durable, respect du bien-être animal et réponse aux attentes d’une population de plus en plus consciente des enjeux environnementaux et éthiques.
Sources : https://agriculture.gouv.fr/infographie-lelevage-francais – https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/01/agriculture-la-concentration-est-un-frein-a-l-engagement-des-fermes-dans-la-transition-vers-l-agroecologie_6340420_3232.html