10 étapes pour réussir l'ouverture de son cabinet d'ostéopathie animale

Expert 05 janvier 2025
Vous êtes en passe de choisir l’une des plus belles professions du monde « ostéopathe animalier » et vous vous interrogez bien légitimement sur la façon d’en vivre. Certes certains ostéopathes animaliers sont salariés de structures animalières (coopérative laitières, Haras etc.) mais la majorité des professionnels sont indépendants et installés à leur compte. Ils exercent en itinérance et de plus en plus souvent, en cabinet.

Des cabinets pour les animaux de compagnie

Au vu du développement récent du métier d’ostéopathe pour les animaux et de l’évolution des mœurs allant en faveur du bien-être animal, de plus en plus de praticiens envisagent d’ouvrir leur cabinet pour accueillir les animaux de compagnie. En effet, les propriétaires de chiens, de chats, de lapins…sont plus que jamais aux petits soins pour leurs animaux, la demande est alors bien présente en campagne comme en ville.

Les professionnels ostéopathes animaliers envisagent de plus en plus l’ouverture d’un cabinet et choisissent parfois d’alterner avec une pratique en itinérance auprès des animaux domestiques comme les chevaux et les bovins notamment.

 

 » Je considère que ce métier est et reste un métier dont on peut vivre et bien vivre tout en s’assurant une qualité de vie hors du commun » François Lecuyer Gemeline

Installé depuis 1999 en tant qu’ostéopathe animalier, dans cet article, je m’appuie sur mon expérience de praticien mais aussi d’ancien Président de Biopraxia, école que j’ai eu l’honneur de diriger durant 17 ans. Depuis plus de 25 ans, je pratique ce métier tant sur les chiens et chats que sur les chevaux qui, je dois l’admettre est mon espèce de prédilection. Sans doute par le simple fait que lorsque j’ai démarré, il n’était question que de chevaux.

En tant qu’ostéopathe animalier et enseignant au sein de Biopraxia, j’ai côtoyé énormément de professionnels, d’étudiants, de jeunes diplômés. Nos échanges et leurs partages d’expériences me permettent aujourd’hui de pouvoir esquisser les orientations qui conduisent vers la réussite.

En effet, contrairement aux sirènes négatives qui quelquefois chantent le pessimisme et favorise l’anxiété, je considère que ce métier est et reste un métier dont on peut vivre et bien vivre tout en s’assurant une qualité de vie hors du commun (temps libre, organisation personnelle, stimulation intellectuelle et physique et environnement de qualité).

Bien sûr, cela n’est pas sans condition. Il convient donc de respecter un certain nombre de points que je vous laisse le soin d’envisager et d’intégrer à votre développement futur.

Les 10 étapes clés pour réussir l’ouverture de son cabinet

Ces étapes ne sont pas classées par ordre d’importance car elles le sont toutes et elles sont même complémentaires pour assurer la réussite de votre installation.

Avoir suivi une formation de qualité et certifiante

Dans le paysage actuel et au vu de l’offre de formation en ostéopathie animale, il est parfois difficile de s’y retrouver. Actuellement en France il y aurait 25 écoles ou centres de formation dispensant des formations en ostéopathie animale. Mais, qu’est-ce qu’une formation de qualité ?

Afin d’apprécier sérieusement la qualité d’une formation, il convient de prendre en compte des indicateurs concrets. Certains sont essentiels et déterminants d’autres secondaires mais l’influencent tout de même de près ou de loin.

  • L’ancienneté de l’école choisie
  • Ses certifications gage de qualité et de reconnaissance (des compétences professionnelles avec le RNCP et de qualité de l’enseignement avec Qualiopi par exemples)
  • Son statut d’enseignement supérieur (le décret D243-7 du CRPM dispose qu’il faut « justifier de cinq années d’études supérieures» pour se présenter à l’épreuve d’aptitude[1]).
  • Les revenus de ses anciens diplômés (la certification RNCP assure un contrôle de l’employabilité des anciens)
  • Les compétences de ses formateurs (des professionnels de terrain, experts dans leur domaine mais aussi de bons pédagogues pour assurer les apprentissages)
  • L’accompagnement pour le développement du projet professionnel
  • Le réseau des partenaires animaliers (un apprentissage en situation réelle sur le terrain et l’accès à un grand nombre de cas pratique vous permettra d’assurer votre insertion professionnelle
  • Le réseau des partenaires scientifiques, universitaires et professionnels

Enfin, d’autres critères peuvent influencer plus indirectement la qualité de la formation :

  • Le lieu géographique,
  • Les locaux,
  • Les hébergements à proximité
  • La qualité de vie locale

Pour résumer, je dirais qu’il faut surtout se tourner vers une école qui a fait ses preuves et qui va vous accompagner vers votre réussite, celle de votre futur métier, celui d’ostéopathe animalier !

[1] https://www.veterinaire.fr/communications/actualites/osteopathie-pratiquee-par-des-non-veterinaires

Être inscrit au Registre National d’Aptitude (RNA)

Valider son inscription sur le RNA (Registre National d’Aptitude) est LA condition nécessaire pour pouvoir exercer en toute légalité et légitimité. Seule cette inscription vous permettra d’être serein quant à votre exercice et surtout d’être assuré correctement dans l’exercice de votre profession, soit pour vous-même soit pour les animaux que vous traiterez. Pour cela, il faut avoir été préparé par votre école afin de valider l’épreuve théorique (QCM) et l’épreuve pratique.

Avoir préparé un projet professionnel réaliste

Comme toute entreprise, peu importe sa taille, vous devez définir une stratégie et un « business plan » réaliste et cohérent. « La stratégie vise à créer un avantage concurrentiel […] en préservant ce que l’entreprise à de distinctif [1] »

Bien faire son métier n’est pas suffisant. Il convient de se distinguer, de faire valoir sa plus-value par rapport aux confrères et consœurs présents dans sa zone d’installation.

Les professionnels issus de Biopraxia peuvent par exemple se démarquer en mettant en avant leur méthode diagnostic et leur orientation structurelle. Cela leur permet d’être vu comme un ostéopathe « classique » mais avec le supplément biomécaniste.

Vous êtes ostéopathe mais vous êtes unique, il faudra que vos clients vous appellent pour vos spécificités pas pour vos points communs avec les autres ! Alors quelles orientations stratégiques choisirez-vous pour y parvenir ?

Dans tous les cas, il est nécessaire que votre école vous accompagne dans la construction de votre projet professionnel car vous serez ostéopathe pour animaux ET chef d’entreprise.

[1] Michael E. Porter-Harvard Business Review HS Janvier 2019

Envisager une pratique multi-espèces

Certaines personnes considèrent qu’il faut se spécialiser dans une espèce. Pourquoi pas mais avant cela, vous devrez faire vos preuves et donc votre place. Au début, vous pourrez être amené à répondre à différents types de demandes pour les animaux de compagnie mais aussi plus largement les animaux domestiques. Pour ne se fermer aucune porte, il est indispensable de choisir une formation multi-espèces !

Et loin de considérer la profession comme bouchée car trop orientée vers le cheval, vous vous apercevrez que de nombreuses opportunités existent chez les autres animaux : les chiens, les chats, les NAC et les animaux d’élevage.

N’oubliez pas non plus que, lors de l’épreuve pratique, le CNOV évaluera une espèce parmi les quatre espèces suivantes : chien, chat, cheval, vache.

Lors du lancement de votre cabinet, vous pourrez donc aussi répondre aux demandes des éleveurs, propriétaires de chevaux présents sur votre territoire par exemples. Ceux-ci sont peut-être même propriétaires de chiens et chats d’ailleurs !

Continuer à développer ses compétences professionnelles

Continuer à se former est une clé dans notre profession. Comme pour la stratégie de votre entreprise, vous devez vous concentrer sur vos forces pour les « nourrir » et les ancrer.

Se former sur des nouvelles techniques peut alors être judicieux pour consolider les techniques déjà acquises par exemple.

Soyez tout de même vigilant à ne pas chercher à additionner les compétences à tout prix au détriment d’autres déjà acquises ou au risque de vous disperser et de ne finalement pas être plus compétent auprès de vos clients.

Ouvrir un cabinet avec « pignon sur rue »

Les anciens, dont je fais partie, se contentaient de « mettre une table dans un chalet au fond de leur jardin ». Même si j’ai toujours mon chalet et ma table (rires), ce temps est révolu ! En effet, l’ostéopathie animale s’est médicalisée et a besoin d’être lisible dans le paysage de la santé animale. Un cabinet de centre-ville avec pignon sur rue est un projet devenu très légitime et très cohérent au vu de l’évolution de la demande de soins pour les animaux de compagnie.

De plus, c’est une vitrine qui vous offre une très belle visibilité et permet à vos futurs clients de vous repérer et surement de vous découvrir !

S’associer avec d’autres professionnels

Être multi-espèces, être mobile, ouvrir un cabinet ! C’est parfois beaucoup pour une seule personne. Pourquoi ne pas se répartir le travail ?

Être deux ou trois dans un cabinet permet de diminuer les coûts, d’être plus disponible, de varier son emploi du temps, d’assurer une qualité de vie personnelle/vie professionnelle, de partager et d’assurer le suivi des clients tout au long de l’année.

Développer un réseau mais pas que sur les réseaux !

Je sais que la tentation est grande avec les réseaux sociaux et cela peut d’ailleurs être très efficace pour partager le quotidien de votre entreprise, mais attention à l’invisibilité parfois associée ! Tout le monde est présent sur Facebook, sur Instagram, Tiktok… si c’est utile, ce n’est bien souvent pas suffisant pour les ostéopathes animaliers.

En effet, dans ce milieu, la clientèle se développe beaucoup grâce aux bouches à oreilles, il est donc nécessaire de tisser un solide réseau sur votre zone d’activité et d’y intégrer les acteurs clés de votre territoire mais aussi des différents milieux : associations, représentants de groupements, organisateurs d’évènements sportifs, manifestations, journalistes… Il faut vous montrer, créer des liens et les entretenir.

Se démarquer avec votre identité propre

Ce point a déjà été évoqué mais il me paraît extrêmement important. Vos clients sont les meilleurs prescripteurs et ont besoin d’être valorisés dans le fait de connaitre un « bon » thérapeute.

Alors soyez vous-même, valorisez votre unicité, capitalisez sur vos spécificités et vous serez reconnu par la seule reconnaissance vraiment importante : celle de vos clients !

Adapter une posture de thérapeute

L’image de l’ostéopathie a considérablement évolué depuis ces dernières années. Si on pouvait autrefois se permettre de se présenter comme une personne lambda auprès de la clientèle (tenue de ville…), l’apparence thérapeutique est aujourd’hui importante voire rassurante. Un cabinet aménagé médicalement et une tenue adaptée sont importants par exemples.

Il en va de même pour le discours qui doit être poli et expert sans en faire trop bien entendu. Il faut « habiter » sa profession.

Ostéopathe animalier, quelles perspectives d'avenir ?

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